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26/09/2008

NON, Monsieur Cohn-Bendit

Comment ne pas être offensé par les propos de Daniel Cohn-Bendit ? Ce monsieur apparemment défenseur des valeurs de base de la nature et de la création balaye d'un revers de chiffres hypothétiques les valeurs symboliques les plus fortes.

Il faudrait d'après lui transformer le Palais du Parlement Européen en Université et en vestige de l'histoire. Il oublie que c'est ici, dans ces murs, qu'ont été prises durant ces cinquante dernières années presque toutes les décisions qui concernent aujourd'hui l'Union Européenne dans la laquelle nous vivons.

Il oublie aussi que le Parlement est la seule institution élue démocratiquement par les cinq cents millions de citoyens européens et que son siège ne peut être constitutionnellement situé dans une des capitales des pays membres.

Il ignore de même, en proposant la création d'une Université que les Universités ne relèvent pas de la compétence européenne mais des compétences nationales. Si l'Etat Français le veut, il peut très bien agrandir la première Université de France qui est celle de Strasbourg et en faire une Université Européenne. Il n'a besoin de l'autorisation de personne.

Quelle déception de voir ce député s'élever courageusement pour défendre les valeurs de la civilisation tibétaine, évacuer en quelques arguties toute la symbolique et toutes les raisons qui au fil de temps parfois trop sombres, on fait que Strasbourg ait été retenu comme Capitale Démocratique de l'Europe et Siège Unique du Parlement Européen.

Comment peut-il proposer aujourd'hui Bruxelles pour porter ces valeurs de tolérance, d'ouverture et de réconciliation alors que la Capitale Belge s'enfonce avec son petit pays dans une incroyable spirale d'apartheid entre flamands et wallons.

J'espère que nos politiques et nos compatriotes ne feront pas la même erreur et saurons considérer que de lorsqu'il s'agit de renier les symboles les plus forts, cela suppose une autre réflexion qu'une piteuse approche faussement économique.

Rien ne peut remplacer la symbolique de Strasbourg et la valeur de ce symbole est inchiffrable. Vraiment il me paraît difficile défendre les valeurs naturelles, arbres et forêts, faune et flore en négliger autant cette magnifique création humaine.


Alexis Lehmann

18/09/2008

Strasbourg ou Bruxelles ?

Aucune capitale d'Etat ne peut se prévaloir d'être Capitale de l'Europe Démocratique. Le Parlement est élu au suffrage universel par les citoyens. Il doit, jusque dans sa localisation, conserver un rôle symbolique.


Strasbourg , lieu de naissance de l'Europe, ville symbole, dont la légitimité prend racine dans le pires vicissitudes de l'histoire est la seule ville qui puisse jouer ce rôle. Les 500 Millions de citoyens de l'Union ne pensent pas une fois à cette ville sans que dans leur tête ils ne se représentent le rôle aussi fort que tragique qu'elle a joué pour faire revivre la paix, la tolérance, la réconciliation et l'ouverture aux autres.


Comment Bruxelles, Capitale d'un pays de 10,5 millions d'habitants, en butte à de lancinants problèmes éthiques et ethniques en son propre sein, pourrait elle prétendre incarner ses valeurs aux yeux de l' Europe et du monde ?


Plus d'hymne, plus de drapeau, plus de Ville Symbole. Le départ éventuel du Parlement Européen de Strasbourg sonnera le glas aux yeux de tous les citoyens européens de l'EUROPE dont ils ont un jour rêvé et qui ne sera plus qu'une énorme bulle bureaucratique dont personne ne veut, et que personne ne comprend.


Loin, définitivement loin, des valeurs d'humanité qui étaient à l'origine de cette exceptionnelle création. Mais il est hélas vrai que comme il n'y a plus que l'intérieur du "moulin " qui importe, on peut l'installer n'importe où, même là où le vent de l'Esprit Européen ne souffle pas.



Alexis Lehmann

01/09/2008

General Motors ou le risque industriel alsacien

Oui, < la belle est endormie> parce que personne ne veut lui dire qu'elle est en danger et que sa maison risque d'être emportée par le cyclone de la compétition globale qui déjà la menace.
De fortes contre-mesures stratégiques s'imposent.

L'Alsace est à un tournant. Toutes les analyses de la situation économique ont été faites. C'est une Région fortement industrialisée qui va subir de plein fouet la concurrence des PECO et de la montée en régime ultra rapide des pays émergeants.

La plupart des experts sont d'accord pour dire qu'il est peu probable que l'Alsace industrielle et industrieuse puisse relever le défi par rapport à ces phénomènes" telluriques". Si jamais une ré -industrialisation est envisageable ce sera sur des produits de pointe à forte valeur ajoutée.

Saint Exupéry, je crois disait : < il n'y a pas de solutions il n'y a que des forces en marche>….

A plusieurs reprises j'ai appelé à un , à une adaptation de notre tissu industriel financée par des capitaux étrangers pour relancer rapidement l'Alsace dans des activités plus endogènes, peu ou moins délocalisables.

L'affaire Général Motors, après déjà bien d'autre, illustre bien le phénomène de ce qui nous arrive et qui peut demain se reproduire encore. Les grandes entreprises internationales, dont l'origine se situe dans des pays socialement développés, se battent au niveau mondial contre des nouveaux entrants ayant des salaires et des charges 2 à 3 fois inférieures. Elles sont en état de faillite potentielle. Ceci d'autant plus que cette MO à bas coût se trouve être également de bonne qualité;

Les usines de la "vieille industrie manufacturière "localisés dans l'Est de la France sont plus particulièrement touchés.

Cette carte publiée par l'AFP est hélas frappante de réalité. Alors que l'emploi en France s'est développé de 3,9% en moyenne entre 2002 et 2007, tous les départements de l'Est ont régressé, sauf l'Alsace qui fait un micro- positif de 0,3 % !

Dans tous ces départements d'autres grands fleurons risquent encore de partir sans que l'on puisse les retenir. L'erreur en fait consiste à ne pas anticiper le départ.

Pour ce faire il faut immédiatement enclencher une stratégie de rupture avec l'historique et monter un plan de relance de l'artisanat, du tourisme, de la gastronomie, des métiers de services aux entreprises etc.

Pousser à fond les services et le small-business et ceci dans un esprit de partenariat Public/Privé

Pourquoi ? Parce qu'il faut aller vite.

Certainement, notre économie doit sur le moyen et le plus long terme s'orienter vers des activités de pointes, de hautes technologies, de recherche et de sciences du savoir, etc., mais pour cela il faut du temps et de l'argent. Or à ce jour nous n'avons ni les capitaux, ni la MO adéquate, alors que dans les autres domaines évoqués la réactivité est plus rapide, l'investissement moins important et la MO disponible et ou rapidement formable.

Dans le domaine de la création d'entreprises nous ne sommes pas leader. C'est à mes yeux compréhensible car ce sont des domaines où les actions sont plus collectives, plus solidaires, en m^me temps que plus ciblées. Et le "collectif " nous ne savons pas faire.

La carte (Sirène) Insee pointe bien les régions où se font ces " re boisement " sectoriels sur base d'initiatives personnelles à faible ticket d'entrée. Il s'agît des régions du Sud, et du Sud-Ouest, celles dites "agréables"… Mais, est-ce uniquement une question de climat ? Rien n'est moins sûr. La Lorraine dans ce domaine s'en tire plutôt bien.

L'Alsace certes reste dans le peloton au niveau du taux de chômage global (8 %), pas loin de la moyenne nationale, mais il ne faut pas oublier que nous étions en 2002 avec un taux de 6,8%, la région française au taux le plus bas. C'est nous, hélas qui avons enregistré le triste record de pertes d'emplois durant ces quatre dernières années.

J'ai, à plusieurs reprises déjà, évoqué les clés d'un rebond alsacien auquel je crois toujours fortement Nous avons deux choses à faire, essentielles, fondamentales.

- Créer la < Région Métropolitaine du Rhin Supérieur> Revoir ensemble avec nos voisins toutes nos stratégies : logistique (canaux, routes, fer, air), d'innovations, et de développement durable.

- Renforcer fortement le rayonnement et l'attractivité de Strasbourg sur base de son image Européenne et de ses valeurs d'humanité.

Je sais que ces deux objectifs sont reconnus par nos responsables politiques. C'est un gage important de confiance en l'avenir.

La vérité économique est toujours dans les tendances. Une Région, comme une entreprise, a la valeur de son futur. En termes de futur, les deux cartes ici présentées doivent pousser l'Alsace à une action rapide.

Si nous travaillons ensemble, au plus haut niveau, l'avenir nous sourira à nouveau. Nous avons en effet l'énorme chance d'être une Région Frontalière avec de ce fait plein d'atouts ignorés ou inexploités.




Alexis Lehmann


A lire :

Créations d'emploi entre 2002 et 2007 - disparités entre les régions

Les créations d'entreprises poursuivent leur hausse en 2006