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12/09/2018

2019 : des élections européennes sans citoyens européens... !

« Construire les Etats-Unis d’Europe…! » Ce rêve des pères de l’Europe s’éloigne dans les brumes de l’histoire. L’absence d’une volonté politique commune, soutenue a rendu l’utile ambition totalement illusoire.

Les débuts, on s’en souvient, étaient enthousiastes. Quand tout allait bien pour tous lors des « trente glorieuses », on a créé un drapeau et un hymne. Les deux sont toujours chers à mon cœur, comme je le crois à celui de la majorité des peuples d’Europe.

La réalité 70 ans après, est qu’il n’y a toujours pas d’union politique, toujours pas de citoyens européens, appellation usurpée car il n’y a toujours pas « d’Etat européen ».

L’Union Européenne reste un ensemble de 27 pays souverains et le Brexit, avant d’autres, vient de le rappeler avec stupéfaction et inquiétude.

Les nationalistes et les populistes présents dans pratiquement tous les états membres, en profitent pour donner de la voix. Plus virulents que jamais, encouragés on croit rêver; par un Américain Steeve Bannon, ils propagent leur fausse et ridicule solution de retour aux Nations sur base de cette grosse faille constitutionnelle.

Pourtant, il faut redire aux 500 millions d’habitants de l’UE que pour faire face aux grands enjeux du futur, qu’ils soient stratégiques, économiques, démographiques, écologiques, ou monétaires, il n’existe aucune solution individuelle nationale valable.

Le monde a changé. La seule stratégie de développement possible pour nos vieux pays désemparés dans un environnement concurrentiel dominé désormais par de puissants Etats Continents, est d’accélérer et de finaliser le processus d’intégration politique et économique.

Dans cet esprit, il serait souhaitable que les pays membres de l’UE inscrivent dans leur Constitution respective, pour les questions traitant de la Défense, l’Ecologie, l’Immigration, la Monnaie pour les membres de l’Euroland, qu’ils acceptent de partager ou de soumettre leur souveraineté nationale à une position européenne  majoritaire. Ce serait déjà un gigantesque pas en avant vers une souveraineté commune.

Les prochaines élections européennes de mai 2019 apporteront de nouvelles indications quant à l’image que les Européens se font de l’Union Européenne. Elles indiqueront aussi, pays par pays, le niveau d’adhésion des citoyens et de leurs partis respectifs au projet européen.

 

STRASBOURG, à cette occasion, en tant que ville-siège du Parlement Européen représentant les peuples d’Europe devrait lancer un vibrant appel pour l’instauration d’une personnalité juridique de l’UE. Emmanuel MACRON a évoqué lors de sa récente visite à Strasbourg la nécessité d’une « nouvelle souveraineté européenne ». Joli concept qui n’a à ce jour, du moins publiquement, pas été développé.

Les structures ont l’éternité devant elles… Mais il faut avouer qu’il est inadmissible voire inquiétant qu’après tant d’années de paix et de travaux parlementaires, l’UE, la plus puissante entité économique et commerciale du monde, n’ait toujours pas d’existence politique et continue d’affronter, plus fragile que jamais et en ordre dispersé, les grands enjeux de notre avenir à tous.

Nous n’avons plus 70 autres années devant nous. L’ancien Ministre du Bade-Wurtemberg, Joschka Fischer, avertit solennellement dans son livre Le déclin de l’Occident que le « compte à rebours a déjà commencé ».

 

Alexis LEHMANN

Strasbourg