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09/09/2011

Les cornes des Rhinos s’arrachent à prix d’or…..

RHINO-72-dpi.jpgUn long article consacré aux rhinocéros est paru dans un grand quotidien régional du 29 août. Ce qui arrive à ces pachydermes d’une autre ère est d’autant plus atroce que le « lien affectif avec ces animaux est énorme», comme le dit l’auteur de l’article.

Je n’ai pu m’empêcher de penser à un autre RHINO qui, figuratif celui-là, voudrait exister en tant que logo  et  «mascotte» du Rhin Supérieur. Ce RHINO stylisé est le gagnant d’un grand concours organisé au niveau des Ecoles d’Arts Graphiques du Rhin Supérieur. Il a été retenu successivement par un jury artistique et un jury économique comme étant le meilleur «logo commun» possible pour identifier cette région de six millions d’habitants, allemands, français et suisses qui vivent ici sur les bords du Rhin.

Il a, lui aussi, beaucoup d’or dans sa corne, mais, cette fois, pour l’extraire, il ne s’agit pas de le tuer, mais de le faire vivre. Il recèle de plein de vertus stimulantes et répond à une forte demande des riverains pour que nous nous rapprochions plus et réalisions, ensemble, des choses qu’aucun des voisins du Rhin Supérieur ne peut faire seul (Sondage TNS-Sofres Avenir de l’Espace Rhénan 2006).

Tous les domaines fondamentaux : économie, emploi, recherche, éducation, écologie, logistique, tourisme et bien d’autres sont ici étroitement interconnectés. Cette région géographique, d’une grande richesse, RHINO la connaît bien. Il y a vécu ici il y a plusieurs milliers d’années du temps où les hommes ne pensaient pas encore aux frontières. Il porte les couleurs des pierres de nos cathédrales et de nos montagnes. Un crâne fossile de cet illustre ancêtre commun est toujours exposé au Musée d’Histoire Naturelle de Karlsruhe.

Faire revivre sa mémoire aujourd’hui, alors que les frontières ont à nouveau disparu, ferait faire à cet espace tri-national un saut qualitatif magistral dans le futur.

Les instances et organisations politiques poursuivent, dans l’ombre, leurs efforts de coopération. Les intentions et déclarations communes s’entassent de Congrès Tripartite en Congrès Tripartite sans que la population en soit consciente et impliquée. Tout ce travail passe bien au-dessus d’elle et n’entraîne pas l’engouement et la dynamique réalisatrice qu’un tel projet nécessiterait. Pour avoir l’appui des peuples, premiers concernés, dans ce type d’opération, il faut rendre le processus visible. 

Ils se sont exprimés, riverains allemands, français et suisses, ils savent ce qu’il faut faire : mettre le bilinguisme en objectif majeur, établir un plan de développement économique et social commun, utiliser à fond les synergies démographiques, rechercher plus de cohérence dans la logistique, les transports terrestres et aériens, l’écologie, le tourisme, l’université, la recherche etc…

Seulement voilà,  pour y arriver, il manque l’essentiel, à savoir un identifiant visible pour que cette prise de conscience d’unicité et d’intégration de tous dans un même espace soit compris au niveau des citoyens. Il est hors de question de faire de la publicité pour le Rhin Supérieur dans les pays lointains si les gens qui y habitent ne savent pas de quoi il s’agit.

La région est de fort potentiel, elle est capable de hisser les 6 millions d’habitants qui y vivent et qui y travaillent vers un nouvel horizon de plein emploi, à niveau et qualité de vie élevé.

La Région Métropolitaine Tri-Nationale Métropolitaine du Rhin Supérieur vient d’être officiellement crée en décembre 2010, c’est certes un nouveau pas en avant, mais on peut craindre que si le concept reste au niveau administratif et juridique, rien ne changera. D’où la stratégie proposée par RHINO.

Les organismes officiels rentrent sur le théâtre d’opération en portant les habits de leurs appartenances nationales. Le sigle de la Région Métropolitaine tri-nationale du Rhin Supérieur est en effet un rappel des drapeaux des trois pays… C’est presque contre-productif… Non, pas du tout, que l’on puisse faire l’impasse sur des identifiants fondamentaux tels que sa religion ou sa nationalité. Ces valeurs, identitaires doivent certes, rester immuables et sacrées, mais leur rappel en l’occurrence est parfaitement inapproprié quand il s’agit de créer un sentiment d’appartenance à une nouvelle communauté humaine de travail, de vie, de destin.

La Fondation Entente Franco-Allemande et son Président, le Ministre André Bord, portent ce projet depuis plusieurs années maintenant. La stratégie est considérée comme pertinente pour beaucoup, mais si le relais n’est pas pris par les autorités politiques et administratives on peut craindre que la RMTRS, n’arrive jamais à sortir de sa bulle administrative pour insuffler l’enthousiasme populaire nécessaire à une construction de cette ambition.

Créons ensemble, avec les peuples, au-delà des chicanes politiques et des asymétries administratives de toutes nature, une nouvelle région vraiment européenne, supra-nationale, extra-institutionnelle peut être, mais pleine de promesses, totalement citoyenne, totalement humaine. Le reste, je l’espère, un jour suivra.

En attendant faisons vivre le RHINO et l’or coulera sur les bords du Rhin.

 

Alexis Lehmann - 09.09.2011

Alexis Lehman est membre de la Fondation Entente Franco-Allemande et soutient 3Ufer/3Rives depuis ses débuts par des tribunes libres.

Bas les Marques !

 

Suite à l'article paru dans les DNA le 08 septembre 2011.

 

Les stratégies de communication des villes, des régions de France ou des régions Européennes sont évidemment diverses dans leurs objectifs comme dans leur univers concurrentiel. Il est très satisfaisant de voir les choses bouger dans ces domaines. Ce qu'il faut éviter c'est un combat politique interne, toxique et stérile, entre des collectivités liées par l'histoire, la géographie et surtout par le destin.

 

Strasbourg a un positionnement démocratique, il permet à notre Ville plus qu'à toute autre de se présenter comme "Capitale de l'Europe des Peuples".

 

Nous sortons ainsi d'un combat frontal avec Bruxelles, lieu de rencontre des "Parlementaires professionnels" de l'Europe, nantis des avantages logistiques et autres d'une Capitale d' État.

 

Il  nous permet  sur  la base d'une cible de plus de 500 millions d'Européens d'attirer ici des richesses économiques considérables issues du tourisme et de  la localisation de sièges sociaux d'entreprises tertiaires à vocation  et à sensibilité européenne.

 

L'Alsace, doit c'est vrai, se dégager de son image traditionnelle (choucroute, saucisses, bière, vins, cigognes, etc.), sans  pour autant fustiger son  industrie alimentaires ou négliger le pittoresque de ses villages. Ce sont des atouts forts. Bien sûr, nous en avons d'autres, plus techniques, plus technologiques comme c'est aujourd'hui le cas dans beaucoup d'autres régions.

 

Changer notre image prendra du temps et il ne faut pas, c'est vrai, se tromper de discours. Strasbourg aura toujours directement, ou indirectement, un rôle majeur à jouer  dans cette actualisation car il n'y a pas au monde de grande région sans grande ville. Elles sont dans la grande majorité des cas les forces motrices des attractivités territoriales.

 

Le Rhin Supérieur enfin est la seule base pertinente pour inscrire l'Alsace dans une Euro-Région puissante susceptible d'engager la compétition au niveau mondial. Dans cette troïka là il est essentiel que les trois chevaux soient puissants et qu'ils suivent une même feuille de route au moins dans les domaines et les investissements essentiels engageant notre futur à tous.

 

Trois marchés, trois institutions, trois objectifs, trois stratégies de communications. Mais une seule Région pour laquelle nous nous battons tous.

L'Alsace.

 

Travaillons ensemble !

 

 

Alexis Lehmann