14/04/2011
Le Parlement à Strasbourg et Fort Alamo. Une certaine ressemblance ?
Strasbourg mène depuis des décennies une guerre du type «Fort Alamo», totalement défensive, infiniment risquée. A terme la défaite parait certaine. C’est juste une question de temps. Nous sommes pris dans un combat politico-parlementaire aux motivations réelles de fond, bien éloignées de l’intérêt des citoyens européens. Nous subissons régulièrement des assauts portés par des parlementaires eux-mêmes qui pilonnent sans relâche nos «faiblesses» : celle de l’accessibilité et des avantages de tous ordres d’une capitale d’Etat et celle du «rempart conventionnel» du Traité.
Sur le premier point la cause est entendu. Nous ne serons jamais une capitale d’état avec sa logistique, son confort, et ses joyeusetés. Sur le second, celui du Traité, il est clairement de plus en plus ébréché, creusé et ce taraudage se poursuivra jusqu’au jour où nos grands défenseurs Catherine Trautmann, Joseph Daul, Bernd Posselt et d’autres se retireront.
Strasbourg, maintenant, revendique, et c’est tactiquement bien joué, un rapatriement complet du Parlement sur ses terres… Mais pour être suivi dans cette audacieuse contre proposition inverse, il faut que notre ville appuie sa demande non seulement sur sa légitimité historique et sur le traité, mais sur un puissant soutien démocratique des citoyens de l’Union.
Fort Alamo pour y revenir, ne serait jamais tombé si les occupants avaient été aidés par des alliés extérieurs. Or, nous oublions totalement les 500 millions de citoyens européens dans cette guerre-guerre budgétaire faussement vertueuse. Il faut les intégrer dans l’ enjeu.
Espérons que la campagne «Strasbourg The Europtimist» sera l’amorce de cette ouverture et que la foi en l’avenir et en l’optimisme européen soit ici matérialisée, visible, au sein de l’Eurodistrict. Ce sera en fait la bataille des électeurs contre les élus ; celle des valeurs universelles, visibles et durables, contre le gratifiant confort de l’isolement technocratique.
Election après élection, à quelque niveau que ce soit, nous assistons à la séparation de plus en plus évidente de la vie politique et administrative avec la vie réelle citoyens. D’événement en événement, que ce soit en Irlande, au Portugal, en Grèce, etc mais aussi en Egypte, en Tunisie, en Libye… nous assistons à des fractures totales entre gouvernants et gouvernés.
La concentration du législatif et de l’exécutif européen dans une seule ville européenne, Bruxelles, sera en quelque sorte l’illustration suprême de ce divorce rendant la «chose politique» complètement stratosphérique par rapport à la «chose publique» et cette fois, hélas, aux yeux et aux dépens de 500 millions d’européens.
Je me bats avec d’autres depuis des années pour cette idée. Nous avons, j’en reste persuadé, encore, les moyens de gagner cette bataille. Mais là, le temps presse. Vraiment.
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