Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/05/2006

Venir en Alsace et à Strasbourg

"ALSACEZ VOUS" peut-on lire cette semaine sur les affiches du Métro et de quelques taxis parisiens. Cette campagne d’incitation à visiter l’Alsace est certes stratégique en ce sens que l’attraction touristique est de nature à relancer emplois et activités dans notre région dans l’attente d’autres relais. Mais on peut se demander si les colombages et les rosaces de la Cathédrale sont aujourd’hui encore pour les Parisiens des raisons assez fortes pour les inciter à venir. Cela fait des décennies qu’ils ont cette image de l’Alsace et la concurrence des autres régions est de plus en plus vive.

Ce week-end 31 000 visiteurs de toutes nationalités ont défilé au Parlement Européen, confirmant ainsi l’extrême intérêt de nos concitoyens pour l’EUROPE et son Avenir. Je suis persuadé qu’il en serait de même pour une grande partie des 500 Millions d’Eurocitoyens qui voudraient mieux comprendre l’EUROPE. N’oublions pas que c’est la question de la Constitution Européenne qui a entraîné le plus grand débat démocratique que nous n’ayons jamais connu en France.

En illustrant à Strasbourg au niveau grand public le cheminement de ce giga-concept géo-politique qu’est l’Europe, ses objectifs, ses valeurs, ses difficultés, Strasbourg et l’Alsace auraient pu développer une VRAIE RAISON MAJEURE de venir. Et ceci pas seulement au niveau de l’Ile de France mais de 25 pays d’Europe.

La beauté de nos vallons, de nos villages et notre patrimoine historique seraient le "Bonus".

En créant à Strasbourg un HAUT LIEU DU SENS Européen, nous avions la possibilité d’exploiter un gisement unique, colossal. Il fallait créer ici UN LIEU où chaque Européen pouvait au travers de la diversité des provenances sentir s’exprimer l’ÂME de cette EUROPE qui cherche une VOIE PLUS HUMAINE entre un capitalisme débridé et un communisme répressif. Un "pèlerinage" que bien des Européens auraient eu à cœur de faire au moins une fois dans leur vie.

Seule Strasbourg, ville non Capitale d’Etat comme cela a été dit hier, mais emblématique d’un ESPOIR pouvait revendiquer ce positionnement en toute légitimité. Je suis sûr que personne ne l’aurait contesté.

Las, trois fois hélas, nous avons préféré faire des investissements d’une autre nature, certes utile, mais à faible retour "d’identification" européenne.

Mais pire encore, le fait de n’avoir rien fait dans ce domaine nous rend maintenant de plus en plus "désargumentés" dans la bataille du siège. Nous devons une fois de plus crier au secours auprès du Gouvernement et revendiquer une symbolique que nous n’avons jamais vraiment cultivée. Les Euros-Députés de l’Espace Rhénan qui se sont exprimés hier sur la localisation du Parlement à Strasbourg n’étaient guère optimistes tout en s’engageant à "défendre Strasbourg plus attaquée que jamais".

N’ayant pas joué auprès du grand public des 25 pays d’Europe le ROLE PÉDAGOGIQUE attribuant définitivement à Strasbourg la place de Capitale Démocratique, ville symbole de l'Europe qui était la nôtre, nous serons maintenant et de plus en plus confrontés aux froides réalités budgétaires, logistiques, ou de confort personnel qui mettront tôt ou tard n’en doutons pas Strasbourg hors du circuit Européen.

Nous aurons perdu ainsi un des plus importants gisement d’attractivité que nous n’ayons jamais eu, aux bienfaits collatéraux incalculables et surtout manqué le plus beau rôle d'humanisation que nous aurions jamais pu jouer. Strasbourg en aurait été digne, c’était sa vraie mission.

Alexis LEHMANN